LE PÈRE BONNET S’EN EST ALLÉ

Dans sa lettre du 28 novembre, Jean-Paul Bonnet remerciait celles et ceux qui lui avaient adressé récemment des messages d’amitié suite à son état de santé qui allait déclinant.

Il est parti ce jeudi 8 décembre 2022 à Lyon où il résidait…

Lundi 12 décembre, seront célébrées, à Lyon, des cérémonies organisées par le service catholique des funérailles : recueillement pour l’adieu au visage, fermeture du cercueil et départ, célébration.

L’inhumation, quant à elle, se déroulera à Ceillac le mardi 13 décembre à 16 h. Auparavant, une cérémonie aura lieu en l’église Sainte-Cécile à 15 h.


Un témoignage de François Daudet

De tout cœur avec Ceillac et les Ceillaquins ainsi que tous ses amis.

Ce matin, nous sommes totalement en deuil.

Je n’ai jamais rencontré un prêtre aussi ouvert, aussi en désaccord avec certains aspects encore rétrogrades de l’église et finalement aussi drôle. Capable en voyant une moto garée devant son chalet de chanter à tue-tête qu’il n’avait peur de personne en Harley-Davidson…

Ne pas le retrouver aux BLOUC est inconcevable ! Reposez en paix cher Paul et merci pour ces instants de bonheur et de rires.

Claire ne l’apprendra que ce soir et sera aussi triste que moi. Jouant aux musicales du jeudi le 3 août prochain, je lui rendrai hommage en musique dans cette Église Saint-Sébastien et ce village qu’il aimait tant et que nous aimons tant. J’avoue avoir intercepté son regard amoureux destiné au pic de la Font Sancte. Regard que j’ai également depuis 1975, mon premier séjour aux BLOUC avec Jacques, Martine, Maryse et Dominique.

Au revoir Paul et continuez à faire rigoler les anges.

Christian Grossan nous livre ci-dessous quelques anecdotes

Les inondations

Après les inondations de juin 1957, la maison de mes grands-parents dans laquelle vivaient mes parents, engravée comme la plupart des maisons du village n’étant pas jugée entièrement  « récupérable » par les services administratifs du moment, « le Paul », son Père Jean BONNET, son frère Eugène et son beau-frère Francis, parfois même accompagnés par Alice sa sœur, ont consacré leurs vacances au déblaiement de l’étable, permettant ainsi à mes parents de faire les foins qui nourriraient les animaux pendant les longs mois d’hiver .

La première messe

Je n’ai pas de souvenirs de ce jour. Mais pour ma grand-mère et sa sœur Marianne, ce départ depuis notre maison de la procession qui allait accompagner « Le Paul » vers l’église de Saint-Sébastien où il allait célébrer sa première messe a été vécu comme un événement très heureux.

Dans la maison Grossan, avant le départ de la procession qui accompagnera Paul Bonnet à l’église pour sa première messe après son ordination
Habillé de la chasuble de l’époque, Paul Bonnet juste avant de partir pour l’église Saint-Sébastien, à proximité

Facétieux

Paul était très facétieux. Pour taquiner la vieille tante Marianne, très pudique, il l’appelle « ma fiancée ».

Dans les larges poches de sa soutane, il agite une boîte musicale pour perturber le Professeur FOURNIER.

Pour tromper les jeunes adolescentes des camps, il vernit des crottes de moutons ou de chamois, présentées dans une belle coupe en bois, qu’elles sont persuadées être des chocolats.

Les vacances au Mélézet

Avant que Jean BONNET, « le cousin Bonnet » n’achète la maison « les BLOUC » en 1964 puis procède aux premiers travaux, les, vacances d’été se déroulaient à Ceillac pour sa famille. Eugène, Suzanne BONNET et leurs 3 filles occupent la maison « de la Madeleine en juillet et Hélène et Francis MASSONNAT, leurs 2 filles et leurs 2 garçons s’y installent en août.

Ah ! ces fins de journées passées à sauter dans les meules de foin et les trousses montées avec le « Gruat » !

Paul, son papa et sa sœur logent de façon assez spartiate dans le chalet d’estive de la Cime du Mélézet . «Le Paul » a une petite chambre, Alice dort dans la cuisine et leur père dans un cagibi aménagé pour lui dans la grange par mon grand-père. Un petit poêle à bois permet de cuire les repas et de chauffer la pièce. Il faut aller chercher l’eau au torrent, se doucher sommairement et improviser pour les toilettes.

Il est arrivé que le trajet depuis Lyon se fasse à vélo. Dans ce cas les cycles sont laissés au cellier à Guillestre et Jean Favier assure le transport jusqu’à Ceillac.

Chasseur- braconnier

Après-guerre, la marmotte est un gibier apprécié pour sa chair et sa peau est assez recherchée.

Le tir au fusil peut endommager la peau. Aussi le piégeage fait florès. Avec Célestin, son si cher cousin, il s’y adonne volontiers. Il gardera toujours les cicatrices au poignet laissées par les mâchoires du piège qu’il avait malencontreusement déclenché.

Paul Bonnet avec les sœurs Marchis accompagnées de leur belle-sœur Colombet, rue centrale devant la maison Grossan.

Pour revoir sa vidéo-témoignage réalisée récemment par Jean-Claude Loyer :

pour une version allégée (720 p) : Paul Bonnet
Article écrit par Michel C.
Brush