ERESUS NIGER

On découvre parfois cette très belle araignée, arborant un abdomen rouge duveteux, dans la vallée de Ceillac. C’est une eresus kallari (nommée autrefois eresus niger) ayant pour nom vernaculaire araignée coccinelle ou érèse coccinelle.

Découverte en 1868, elle figure malheureusement maintenant sur la liste rouge des espèces menacées en France, une liste établie par l’UICN (L’Union internationale pour la conservation de la nature) sous l’égide de l’OFB (office français de la biodiversité) et du Muséum National d’Histoire Naturelle.

■ en téléchargement : liste rouge des araignées menacées en France

Photo Patrick F.

BIOLOGIE SUCCINTE DE L’ERESUS KALLARI (source Wikipedia)

Comme toutes les araignées de ce genre, le mâle et la femelle ont des apparences très différentes.

Le mâle se reconnaît aisément grâce à son abdomen rouge vif orné de quatre taches rondes et noires. La femelle de cette araignée fouisseuse est presque entièrement noire, à l’exception d’un semis de poils ocrés sur la tête.

Eresus mâle (photo MC)
Eresus femelle (photo Lsp)

L’araignée vit dans les terrains sablonneux, secs et chauds, les garrigues caillouteuses, sur les pentes recouvertes de bruyère. La femelle creuse un terrier en forme de tube dont l’entrée est recouverte d’une soie particulière émise par des filières spécialisées. Il est difficile à détecter. Le tissage de la toile prend plusieurs nuits pour être achevé.

Une fois arrivé à maturité, en automne ou au printemps, le mâle quitte son trou et se met à la recherche d’une femelle qui, elle, reste sédentaire. Les femelles peuvent vivre quatre ans et ne quittent pas leur terrier où a lieu l’accouplement en septembre. Les femelles ne mangent pas le mâle.

La femelle fabrique un cocon pour contenir et protéger ses œufs et le porte à la surface durant la journée pour le réchauffer. La nuit, elle le cache à nouveau dans son terrier. Le cocon est constitué d’une enveloppe interne, blanc nacré, qui contient les œufs et d’une enveloppe externe, épaisse et plus sombre à laquelle s’accrochent des débris.

Les petits éclosent au bout de quelques semaines, puis la mère s’enferme avec eux dans son terrier. Elle les nourrit d’abord avec quelques aliments prédigérés qu’elle recrache, puis elle meurt au bout quelques jours et son corps sert de nourriture aux petits. Ce n’est qu’au printemps suivant que les petits s’en vont de leur nid maternel, après avoir mué jusqu’à 6 fois, pour aller construire leur propre toile.

Cette araignée ne tisse pas de toile pour capturer les insectes. Elle attrape avec ses pattes ceux qui passent à proximité de son trou.

Ces araignées vivent parfois en colonies.

Sa morsure n’est pas mortelle mais provoque de violents maux de tête et une fièvre prolongée.

Article écrit par Michel C.
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