Le Gypaète Barbu
Cet immense rapace, s’il n’a pas encore établi de nid dans la vallée, est régulièrement observé à Ceillac, surtout en fond de vallée.
CARTE D’IDENTITÉ
HABITAT ET RÉPARTITION
Il est présent dans les montagnes de l’Asie, de l’Afrique du nord et de l’Europe (de façon morcelée). En Himalaya, il a été observé survolant des sommets de plus de 8000 m.
En France (2011), on dénombre 227 individus dont 96 pour les Alpes. Grâce à la protection et à la réintroduction, les effectifs progressent.
CRITÈRES D’IDENTIFICATION
On reconnaît le gypaète surtout à sa queue en forme de losange, à son envergure exceptionnelle (c’est un des plus grands oiseaux d’Europe), à sa barbichette et à sa couleur caramel. Son vol plané est aussi caractéristique.
La femelle est identique au mâle sauf sa taille qui peut être légèrement plus grande.
Son cri peut aussi permettre son identification : cri gypaète
L’individu juvénile, moins de 3 ans, a une tête noire qui s’éclaircit entre 3 et 4 ans pour devenir orange clair dans la 5 ème année (voir critères d’âge).
Silhouettes comparées avec les autres grands rapaces visibles dans la vallée…
Aigle Royal
- envergure : 2 m à 2,40 m
- taille : 76 à 79 cm
- poids : 3 à 7 kg
- longévité : 30 ans
Circaète Jean-le-Blanc
- envergure : 2 m à 2,40 m
- taille : 76 à 79 cm
- poids : 1,2 à 2,3 kg
- longévité : 30 ans
Vautour fauve
- envergure : 2,30 m à 2,60 m
- taille : 95 à 105 cm
- poids : 6 à 8 kg
- longévité : 30 ans
Vautour moine
- envergure : 2,65 m à 2,85 m
- taille : 100 à 110 cm
- poids : 7 à 9 kg
- longévité : 35 ans
ALIMENTATION
Les ¾ de son alimentation sont constitués d’os et de ligaments (les os sont 15% plus riches en éléments nutritifs que la chair).
Si son gosier est large (70 mm) et peut engloutir des os jusqu’à 250 mm de long, pour les plus grands, l’oiseau monte jusqu’à 100 m puis les lâche sur un rocher ou un clapier afin qu’ils se cassent. Il peut s’y reprendre de nombreuses reprises avant d’arriver à ses fins. C’est pourquoi l’oiseau est appelé casseur d’os en Espagne.
REPRODUCTION
La parade nuptiale a lieu en novembre décembre. A cette occasion, le couple se livre à des jeux aériens, des vols synchrones, des offrandes, des courbettes ou encore à des soins respectifs (lissage de plumes par exemple).
La femelle pond un à deux œufs en décembre. L’incubation dure 55 à 60 jours, la couvaison étant assurée par les 2 parents en alternance. L’éclosion a donc lieu en mars-avril, une période idéale car la neige qui se retire dévoile les animaux piégés par l’hiver (froid, hauteur de neige, avalanches…). Il s’écoule 3 à 5 jours entre l’éclosion des 2 œufs. En général, l’aîné tue son cadet ou celui-ci est mangé par la mère, ce qui permet d’augmenter la chance de survie de l’oisillon restant.
Le petit gypaète reste au nid durant 4 mois avant son premier envol. Il restera à proximité du nid quelques temps avant d’être chassé par ses parents lorsque ceux-ci commencent un nouveau cycle de reproduction. Le jeune part alors errer durant 6/7 ans avant de trouver un territoire.
Récit de Louis Bureau, médecin et zoologiste du XIX ème siècle, qui décrit sa chasse à l’œuf de gypaète dans la vallée de Ceillac…
PRÉDATEURS
Le principal prédateur du gypaète est l’homme qui le chassait avant qu’il soit protégé en avril 1979 (convention de Berne).
Aujourd’hui, les premiers ennemis de l’oiseau sont souvent les lignes électriques et les câbles des remontées mécaniques.
Il faut aussi noter les échecs de reproduction dus au survol des aires installées dans des falaises en hauteur (2 m de diamètre !) par les hélicoptères, les parapentes, les delta-plane, les avions de tourisme et aussi les passages trop près du nid des grimpeurs, des photographes animaliers sans oublier les grands corbeaux toujours intéressés par les œufs ou les oisillons.