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Le Gypaète Barbu

La Faune

Cet immense rapace, s’il n’a pas encore établi de nid dans la vallée, est régulièrement observé à Ceillac, surtout en fond de vallée.

CARTE D’IDENTITÉ
nom latin : gypaetus barbatus *
classement : accipitridés, falconiformes
statut : espèce protégée
poids maximum : 4,5 kg à 7 kg
taille moyenne : 100 à 115 cm
envergure : 235 à 275 cm
espérance de vie : 30 à 35 ans (45 ans en captivité)
vitesse vol : 40 à 70 km/h
incubation : 55 à 60 jours
moeurs : soltaire puis en couple à 6/7 ans
maturité sexuelle : 6/7 ans
migrateur : non, sédentiare
régime alimentaire : nécrophage, os essentiellement
autres noms : phène des Alpes, vautour des agneaux, casseur d’os
Ancienne gravure avec le commentaire d’époque ! : « Animal doué d’une grande force mais sans fierté et sans courage. C’est un fléau redoutable pour les troupeaux, l’homme lui-même n’est pas à l’abri de leur voracité. » (sic !)
HABITAT ET RÉPARTITION

Il est présent dans les montagnes de l’Asie, de l’Afrique du nord et de l’Europe (de façon morcelée). En Himalaya, il a été observé survolant des sommets de plus de 8000 m.

En France (2011), on dénombre 227 individus dont 96 pour les Alpes. Grâce à la protection et à la réintroduction, les effectifs progressent.

CRITÈRES D’IDENTIFICATION

On reconnaît le gypaète surtout à sa queue en forme de losange, à son envergure exceptionnelle (c’est un des plus grands oiseaux d’Europe), à sa barbichette et à sa couleur caramel. Son vol plané est aussi caractéristique.

La femelle est identique au mâle sauf sa taille qui peut être légèrement plus grande.

Son cri peut aussi permettre son identification : cri gypaète

L’individu juvénile, moins de 3 ans, a une tête noire qui s’éclaircit entre 3 et 4 ans pour devenir orange clair dans la 5 ème année (voir critères d’âge).

Un gypaète adulte superbement saisi par Christian Jouanet dans la vallée du Cristillan

Silhouettes comparées avec les autres grands rapaces visibles dans la vallée…

Aigle Royal

  • envergure : 2 m à 2,40 m
  • taille : 76 à 79 cm
  • poids : 3 à 7 kg
  • longévité : 30 ans

Circaète Jean-le-Blanc

  • envergure : 2 m à 2,40 m
  • taille : 76 à 79 cm
  • poids : 1,2 à 2,3 kg
  • longévité : 30 ans
Aigle Royal (Photo Roland Clerc ~ Site : faune-valais.ch
Circaète Jean-le-Blanc avec une vipère ~ photo Monique Eymard

Vautour fauve

  • envergure : 2,30 m à 2,60 m
  • taille : 95 à 105 cm
  • poids : 6 à 8 kg
  • longévité : 30 ans

Vautour moine

  • envergure : 2,65 m à 2,85 m
  • taille : 100 à 110 cm
  • poids : 7 à 9 kg
  • longévité : 35 ans
Vautour fauve (photo PB)
Vautour moine (photo PB)
ALIMENTATION

Les ¾ de son alimentation sont constitués d’os et de ligaments (les os sont  15% plus riches en éléments nutritifs que la chair).

Si son gosier est large (70 mm) et peut engloutir des os jusqu’à 250 mm de long, pour les plus grands, l’oiseau monte jusqu’à 100 m puis les lâche sur un rocher ou un clapier afin qu’ils se cassent. Il peut s’y reprendre de nombreuses reprises avant d’arriver à ses fins. C’est pourquoi l’oiseau est appelé casseur d’os en Espagne.

Photo Richard Bartz WK
REPRODUCTION

La parade nuptiale a lieu en novembre décembre. A cette occasion, le couple se livre à des jeux aériens, des vols synchrones, des offrandes, des courbettes ou encore à des soins respectifs (lissage de plumes par exemple).

La femelle pond un à deux œufs en décembre. L’incubation dure 55 à 60 jours, la couvaison étant assurée par les 2 parents en alternance. L’éclosion a donc lieu en mars-avril, une période idéale car la neige qui se retire dévoile les animaux piégés par l’hiver (froid, hauteur de neige, avalanches…). Il s’écoule 3 à 5 jours entre l’éclosion des 2 œufs. En général, l’aîné tue son cadet ou celui-ci est mangé par la mère, ce qui permet d’augmenter la chance de survie de l’oisillon restant.

Le petit gypaète reste au nid durant 4 mois avant son premier envol. Il restera à proximité du nid quelques temps avant d’être chassé par ses parents lorsque ceux-ci commencent un nouveau cycle de reproduction. Le jeune part alors errer durant 6/7 ans avant de trouver un territoire.

photo Andréa Bohl PB

Récit de Louis Bureau, médecin et zoologiste du XIX ème siècle, qui décrit sa chasse à l’œuf de gypaète dans la vallée de Ceillac…

Subadulte identifiable notamment à sa tête noire (holgerfotografie)
photo Richard Bartz WK
PRÉDATEURS

Le principal prédateur du gypaète est l’homme qui le chassait avant qu’il soit protégé en avril 1979 (convention de Berne).

Aujourd’hui, les premiers ennemis de l’oiseau sont souvent les lignes électriques et les câbles des remontées mécaniques.

Il faut aussi noter les échecs de reproduction dus au survol des aires installées dans des falaises en hauteur (2 m de diamètre !) par les hélicoptères, les parapentes, les delta-plane, les avions de tourisme et aussi les passages trop près du nid des grimpeurs, des photographes animaliers sans oublier les grands corbeaux toujours intéressés par les œufs ou les oisillons.

photo prise en 1913 dans la val d’Aoste (Italie)
Article écrit par Michel C.
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