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Le Chamois

La Faune

* Différences mâle ~ femelle

La femelle est plus fine et plus gracieuse que le mâle. Les cornes sont moins grosses et moins recourbées. Le mâle a une toison au niveau du poitrail, un pinceau pelvien et une crinière sur le dos plus marquée.

* Le chamois appartient à la famille des rupicaprinés qui ont la particularité d’avoir des glandes rétrocornales permettant à l’animal de marquer sa présence et par là même son territoire.

nom latin : rupicapra rupicapra
nom commun : chamois (Alpes) ; isard (Pyrénées)
ordre : ongulés
longueur : 1m20
hauteur garrot : 70 à 80 cm
poids : 25 à 40 kg
couleur : brun foncé (hiver) ; beige (été)
espérance de vie : 15-20 ans
sens : 5 (vue, odorat et ouïe performants)
portée : 1 à 2 chevreaux
gestation : 165 à 175 jours
sevrage : 6 mois
dentition : 32 dents (8 incisives en haut, 0 en bas)
vitesse : 1000 m de dénivelé en 15 mn
Chevrée regroupant femelles et petits, au col Beaubarnon (photo MC)
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE

On peut voir les chamois dans toutes les montagnes d’Europe. En France, on les trouve dans les Pyrénées, les Alpes de même que dans le Cantal et les Vosges où ils ont été réintroduits.

Suivant la saison, les chamois vivent entre 800 et 3000 m d’altitude. Des chamois ont même été aperçus à 3800 m, au sommet de la Meije Orientale.

Individu en robe claire d’été (photo François Claude)

Avant, les chamois vivaient beaucoup plus bas. Depuis que les glaciers se sont retirés, ils vivent sur les sommets. On dénombre actuellement en France environ 50.000 individus.

ALIMENTATION

Les chamois sont herbivores. Ils mangent de l’herbe, des trèfles alpins, des graminées, des fétuques, du plantain et des plantes diverses voire des feuillages, des arbustes et des baies.Les chamois n’hibernent pas et ne migrent pas. L’hiver, ils mangent des feuillages séchées, des aiguilles de pin, des lichens et des mousses. Ils grattent la neige pour manger de l’herbe.

Le chamois ne possédant pas d’incisives sur le maxillaire supérieur (présence d’une barre de cartilage), il ne coupe pas l’herbe mais l’arrache. Ils ne boivent que très rarement, l’eau des plantes suffisant en temps normal à les hydrater.

(photo MC)
VIE SOCIALE

Les chamois ne sont pas solitaires, seuls les vieux, les mâles surtout, le sont. Les plus forts regroupements ont lieu surtout à l’automne, période du rut, et en hiver.

Il n’y a pas de hiérarchie dans le groupe. Malgré tout, c’est une vieille femelle, aussi appelée bréhaigne, ou une femelle suitée (avec un ou deux petits) qui dirige le groupe.

REPRODUCTION

La période de reproduction a lieu aux mois de novembre et décembre. Les mâles (boucs) s’affrontent pour déterminer qui aura le droit de saillir les femelles. La gestation dure 165 à 175 jours avec une mise bas en mai-juin. La portée est de 1 à 2 chevreaux. (bêlement d’un chevreau de quelques jours). Si à la naissance, les petits s’appellent des chevreaux, entre 1 an et 2 ans, les mâles s’appellent des éterlous et les femelles des éterles.

Femelle suitée sur la crête du Marcous (photo MC)

Le sevrage intervient au bout de six mois mais dès le dixième jour, les chevreaux commencent à brouter de jeunes herbes.

Les petits restent auprès de leur mère pendant 1 an, jusqu’à la prochaine naissance. Si la mère meurt, le petit est rejeté par les autres mères du groupe qui ne peuvent le nourrir ; il mourra donc aussi…

On peut estimer l’âge des jeunes individus en observant leurs cornes : si elles pointent à peine, l’animal est âgé de 4 mois environ ; si elles sont plus courtes que les oreilles, l’animal a moins d’un an.

La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de 2 ans et demi.

Tout jeune éterlou âgé de quelques semaines à peine au Poulain (photo CC)
Femelle (chèvre étant employée usuellement) avec ses deux petits sur le Queyrellet (photo MC)
PRÉDATEURS

Les principaux prédateurs sont :

  • l’aigle qui s’attaque aux jeunes isolés ou qui fait dérocher les animaux
  • le renard qui ne pourchasse que les jeunes
  • le loup et le lynx quand ils sont présents
  • l’homme qui le chasse
  • La maladie peut également faire des ravages. Il faut se souvenir de l’épizootie de kératoconjonctivite, infection touchant la conjonctive rendant les animaux aveugles, qui a provoqué la mort de dizaines de milliers d’individus en Europe dans les années quatre-vingt-dix. La population avait perdu 1/3 de ses individus. Cette épidémie a également touché les bouquetins (voir photo ci-dessous).
Jeune chamois prédaté par un loup qui a été probablement dérangé. (photo Monique E)
éterlou atteint par la kératoconjonctivite (photo MC)
étagne touchée par la kératoconjonctivite (photo MC)
Jeune femelle touchée par la kératoconjonctivite, dans les alpages de Beaubarnon (photo MC)

Le chamois n’est pas menacé et les populations deviennent importantes dans les parcs nationaux. Dans le Queyras, où la chasse est autorisée, il est inégalement réparti et les divers plans de chasse établis sont très variables quant au nombre de bêtes pouvant être tuées. A Ceillac, les chasseurs ont le droit d’abattre entre 20 et 30 animaux, en moyenne… 

La chasse au chamois a longtemps permis de compléter le quotidien (photo Jean Favier)
COMPORTEMENT VIS À VIS DE L’HOMME

Il est difficile d’approcher le chamois qui dispose d’un champ visuel très large, d’une ouïe très fine et est capable de sentir les odeurs à 700-800 m de distance.

Malgré tout, lorsqu’on le surprend, il fuit très vite ou prend le temps, auparavant, de vous observer tout en vous faisant comprendre par un chuintement (sifflement-soufflement obtenu par le passage d’air dans les narines) que vous le dérangez…

VIE QUOTIDIENNE

L’emploi du temps du chamois est assez simple…

  • Avant le lever du soleil, il recherche sa nourriture jusqu’à environ midi. – L’après-midi, il recherche un endroit tranquille, assez frais, pour se reposer et ruminer.
  • Le soir, il repart chercher de la nourriture jusqu’à la nuit.
  • La nuit, il dort le plus souvent mais se réveille à la moindre information suspecte (bruit, odeur …)
  • L’hiver, bien qu’il puise dans ses réserves de graisse, il peut consacrer la journée entière à rechercher sa nourriture.
MUES

L’hiver, ces animaux arborent une toison épaisse de couleur sombre apte à capter la chaleur. En mars-avril, les chamois sont en période de mue : la toison tombe par bourres et les chamois retrouvent leur couleur fauve.

Livrée hivernale très sombre permettant de capter la chaleur (photo Roger F.)
Un couple en tenue hivernale entrant dans la période de mue (photo MC)
Jeunes individus, en pleine mue (photo MC)
COPROLOGIE

de bonnes illustrations valent mieux qu’un long discours…

Ne pas confondre avec les crottes de chevreuil beaucoup plus oblongues et bien arrondies aux extrémités.

Sabots : Le chamois possède sur chaque patte 2 sabots de corne très souples et très adhérents reliés par une membrane élastique (filet) qui fait fonction de raquette. Il a en plus un petit ergot qui lui sert de frein. Tout cet équipement explique son aisance remarquable sur terrain accidenté.

Performance ! : Le chamois est capable d’avaler 1000 mètres de dénivelée en un quart d’heure. Sachant qu’un homme très sportif grimpe la même dénivelée en … une heure, on mesure la performance. Elle s’explique par la présence d’un cœur disproportionné qui assure un débit conséquent, 2 fois plus important que chez l’homme.

AISANCE DANS LES ROCHERS

Une vidéo de Gilles Riedo qui montre toute l’habilité des chamois dans les rochers, avec un tout jeune chamois qui hésite mais parvient à franchir un passage très raide pour suivre sa mère…

Article écrit par Michel C.
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