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La Climatologie

Le Ciel

Ceillac se trouve dans les Alpes du sud, les Alpes ensoleillées. La vallée bénéficient d’un climat montagnard avec une influence méditerranéenne forte. Cela se caractérise par un ensoleillement élevé (>2400 h/an avec, selon météo France, 292 jours de soleil par an) et par une faible humidité.

Si l’on applique le principe selon lequel monter de 100 m en altitude équivaut à gagner un degré en latitude nord , Ceillac a un climat équivalent à (45° + 16° = 61°) à Oslo ou Helsinski…

A noter que la plupart des courbes ci-dessous ont été établies par les enfants de l’école dans le cadre d’un travail sur le climat entre 2017 et 2020 à partir de données Météo France.

Quelques courbes annuelles intéressantes pour la vallée

Où l’on voit que … les frimas pointent leur nez dès le mois d’octobre et qu’il faut attendre le mois de mai pour retrouver une certaine douceur.

Où l’on voit que … l’hiver est la saison la plus sèche et que le mois de juillet est, en moyenne, bien dégagé.

Avec un cumul annuel de 750 mm de précipitations (Limoges : 1705 mm, Brest : 850 mm, Nice : 800 mm…), la vallée de Ceillac peut se targuer de bénéficier d’un climat particulièrement favorable.

Où l’on voit que … il n’y a pas un mois épargné par le gel. On arrive quand même à 192 jours de gel par an … Ceci explique l’absence de feuillus à Ceillac (1640 m), les derniers se trouvant à L’aval à 1400 m ; il leur faut 6 mois de hors gel pour subsister.

Bien sûr, il y a des exceptions comme les arbres fixés sur des rochers ou des barres rocheuses qui bénéficient de l’effet radiateur de la roche (accumulation de chaleur le jour, restitution la nuit).

Quelques bilans d’hivers

Il serait intéressant de renouveler ce travail prochainement… On pourrait certainement constater que les températures positives, rarissimes autrefois durant l’hiver sont désormais récurrentes et que les températures moyennes et minimales s’élèvent notablement, avec dans la pratique une limite pluie-neige bien supérieure…

Hiver 78 ~ Cabane des Preynasses (photo LSP)
Autres courbes sur une quarantaine d’années…

Hauteur de neige au village

Ajouter 20 à 80 %, suivant les hivers pour avoir une estimation de la hauteur totale de neige tombée à 2000 m.

Températures moyennes

La courbe de tendance, en rouge, montre une augmentation de 1,8 °c sur une période de 42 ans. On relève une augmentation comparable pour Saint-Véran et plus globalement dans l’arc alpin. Si l’on en croit les prévisions des climatologistes, cette augmentation va se poursuivre dans les décennies à venir.

Si la valeur de 1,8 °c n’apparaît pas de prime abord comme catastrophique, elle est plus significative lorsque l’on parle de ses effets, avec, pour ce qui nous concerne, une altitude de la limite pluie-neige relevée d’environ 300 m. Pour parler plus concrètement encore, cela implique que l’enneigement qui était relevé au village se situe désormais au départ du domaine alpin haut, à l’arrivée du télésiège. Autre effet, celui de la montée en altitude d’espèces végétales et animales.

Températures minimales et maximales

Deux courbes intéressantes puisque l’on constate que la moyenne des températures minimales n’a guère augmenté (+0,35°c) tandis que celle des températures maximales a bondi d’environ 3,1 °c. Cette remarque est particulièrement vraie pour les mois d’hiver.

Précipitations

Là aussi, 2 courbes significatives. La première nous indique que la hauteur des précipitations paraît assez stable mais on constate la multiplication de périodes sèches et d’épisodes pluvieux intenses, ce que la moyenne ne traduit pas.

La seconde montre une grande variabilité avec un écart-type important et que l’on a perdu 0,40 m environ de neige au village en 42 ans, une perte apparemment limitée, consécutive à des enneigements conséquents au cours des hivers 2009, 2013 et 2018, dus, de façon paradoxale, aux hivers plus doux avec des dépressions plus nombreuses qui traversent la région.

Le traditionnel anticyclone hivernal qui prédominait autrefois, accompagné de températures froides, limitait les chutes de neige et faisait de l’hiver la saison la plus sèche et la plus ensoleillée.

Courbes de Vostok

Les courbes de Vostok établies sur une période de 420.000 ans ont révélé une corrélation directe entre les taux de concentration de dioxyde de carbone (courbe rouge) et de méthane (courbe verte) et la température terrestre (courbe bleue).

Ces courbes ont pu être réalisées grâce aux carottages de glace effectués en Antarctique, sachant que la glace conserve de l’air, du gaz carbonique, du méthane et quelques autres gaz rares.

Elles montrent des variations de température importantes, environ 8 °c, avec des cycles d’une centaine de millénaires.

Avec la courbe ci-dessous (période de 1000 ans seulement), ce qui est notable, c’est que la variation est autrement plus rapide, avec une augmentation brutale et continue correspondant à la révolution industrielle. Celle-ci s’est accompagnée d’une pollution importante, due pour beaucoup à la combustion des énergies fossiles, charbon et pétrole notamment, avec la production importante de dioxyde de carbone et de méthane, deux gaz responsables de l’effet de serre. Il est donc clairement établi que l’activité humaine est pleinement responsable du réchauffement climatique constaté par les scientifiques et confirmée par les observations locales.

Chute de neige fin octobre. (photo MC)
Article écrit par Michel C.
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